Entrepreneurs Demain

La lente adaptation des entreprises françaises et européennes à un changement climatique rapide

La lente adaptation des entreprises françaises et européennes à un changement climatique rapide

La lente adaptation des entreprises françaises et européennes à un changement climatique rapide

Un dérèglement météo… mais un business encore trop en pilote automatique

2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. Sécheresses à répétition, inondations destructrices, incendies hors saison. Les preuves s’accumulent, implacables, sur la table des décideurs économiques. Pendant ce temps, en France comme en Europe, le tissu entrepreneurial continue souvent de tourner comme si le climat n’était qu’une actualité lointaine. Pourquoi ce décalage entre l’urgence et l’action ? Et surtout, comment accélérer ?

Des chiffres qui interpellent… mais encore trop peu de transformations profondes

Selon une étude de la Banque Européenne d’Investissement (BEI, 2023), seules 41 % des entreprises européennes ont intégré le changement climatique dans leur stratégie globale. Encore plus préoccupant : seulement 21 % ont adapté leurs chaînes d’approvisionnement ou leur infrastructure à de nouveaux risques climatiques.

En France, d’après l’Ademe, moins d’un tiers des PME dispose d’un plan d’adaptation au climat. Cette lenteur n’est pas qu’un problème environnemental : c’est aussi un risque économique. Les canicules répétées coûtent déjà plus de 1,5 milliard d’euros par an au secteur agricole français, selon France Stratégie. Et demain ? Ce chiffre pourrait doubler d’ici 2050, sans compter les impacts sur le BTP, la logistique, le commerce ou encore la santé au travail.

Un mur progressif, mais certain

L’idée reçue selon laquelle les effets du climat seront lents et diffus est désormais fausse. Les entrepreneurs, en première ligne, commencent à expérimenter des réalités très concrètes :

Certes, les grandes entreprises commencent à s’outiller. Mais chez les PME et ETI, où l’agilité est réputée plus forte, les ressources manquent. Et dans bien des cas, c’est l’absence d’un récit stratégique sur la résilience climatique qui freine l’action.

Baromètre du déni : trois blocages récurrents

En accompagnant des dirigeants depuis une décennie sur les sujets de transition, trois freins ressortent régulièrement :

L’enjeu, c’est donc d’équiper les entrepreneurs avec des outils clairs pour réfléchir, décider et agir. La bonne nouvelle, c’est que ces outils existent déjà.

Comment préparer son entreprise à affronter le thermomètre ?

Quels leviers actionner concrètement pour ne pas subir ? Voici quelques pistes éprouvées, issues de retours terrains :

L’adaptation, une opportunité stratégique à ne pas manquer

Regardons de plus près les entreprises ayant déjà pris une longueur d’avance :

Ne nous leurrons pas : le climat va continuer de changer, et vite. S’adapter, ce n’est pas abandonner la transition, c’est l’accélérer autrement. Ceux qui sauront conjuguer transformation écologique et adaptation pragmatique seront probablement les leaders économiques de demain.

Cultiver un réflexe climat dans son management

En tant qu’entrepreneur, il existe aussi un levier souvent sous-estimé : la culture d’entreprise. Intégrer le risque climatique dans sa gouvernance, dans les revues stratégiques, dans les cycles budgétaires… c’est sortir la question de la « responsabilité » et la faire entrer dans le cœur de la performance.

Et si vous ajoutiez désormais une simple question à chaque lancement de projet, chaque investissement, chaque choix RH : “Cette décision nous rend-elle plus ou moins vulnérables face au changement climatique à venir ?”

Ce réflexe, lorsqu’il devient collectif, change profondément la posture d’une entreprise. Il permet d’aligner les volontés individuelles et les arbitrages stratégiques avec la réalité du monde qui vient — un monde plus chaud, plus chaotique parfois, mais aussi riche en opportunités pour les acteurs agiles et lucides.

Des décisions à prendre… maintenant

Ni panique, ni attentisme. Le climat ne demande pas qu’on décroche de la réalité économique, mais qu’on ajuste nos grilles de lecture. Pour bien des structures, cela commence par accepter qu’il n’y aura pas de “retour à la normale”. Il y aura un “nouveau normal”.

S’adapter, ce n’est pas capituler. C’est transformer l’incertitude en avantage compétitif. C’est faire évoluer ses process en cohérence avec son environnement réel. Et c’est, aussi, se donner les moyens de durer.

Parce qu’en définitive, qu’est-ce qu’un entrepreneur et une entreprise, si ce n’est une force de résilience en action ?

Quitter la version mobile